Le starter pack


« T’as vu la trend sur Instagram ?
— La trend ?
— Il faut faire sa figurine et ils te demandent tes passions. Alors me décrire physiquement, ok, mais mes passions…
— Et alors ?
— Ben du coup, je sais pas, je suis pas allée au bout de l’exercice. »

Peut-on vraiment être défini par ses passions ?
Effectivement, il y a un peu de vrai. Le cerveau humain aime les raccourcis. Il n’est pas rare que, dans l’arbre généalogique, il y ait un grand-père qui faisait le pain pour le village, et voilà qu’aujourd’hui votre nom de famille, c’est Boulanger !

On aime les cases et les places bien définies. Tout simplement parce que c’est bien plus facile.
Mais alors, qu’en est-il quand on ne connaît pas encore notre case ? Notre place ? Qu’on n’a même pas l’impression d’en avoir ?

On va devoir se percher un peu — autrement dit, prendre de la hauteur — pour essayer de comprendre pourquoi on a parfois cette sensation étrange : que rien ne nous caractérise, qu’on n’aime pas grand-chose, alors que le voisin ou la voisine a mille et une passions, et en plus, elles ont l’air bien plus intéressantes que les nôtres.

Déjà, partir de l’idée de se définir, là, tout de suite, maintenant, en deux mots… ça peut paraître un peu ambitieux, non ?
À part si on est boulanger, c’est plus facile !
Eh bien non, pas systématiquement. Allez demander au boulanger du coin s’il aimerait qu’on le résume à ça : juste « boulanger ». Observez sa réponse. Pour les gens qu’il ne connaît pas, ça peut passer. Mais si ce sont ses proches qui le réduisent à ça, soyez-en sûr : il va se vexer et clamer un grand « Mais je ne suis pas que ça ! »

On l’a, la réponse : nous ne sommes pas que des étiquettes.
Notre identité va bien au-delà d’une fonction ou d’une place attribuée dans un village.

Qui vous dit que le boulanger n’est pas aussi coureur de marathon ?
Qui vous dit qu’il ne se sent pas, lui non plus, vraiment à sa place ?

Ces nuances, ce sont justement elles qu’on explore en thérapie. On prend le temps d’aller regarder les différentes sphères de votre vie.
On explore les événements marquants, les petites scènes banales, les regards échangés — et ceux qu’on n’a jamais eus — qui, ensemble, ont façonné ce que vous êtes aujourd’hui. On observe la place que vous avez occupée dans un groupe, dans votre famille, auprès de vos amis… et aussi toutes ces parts de vous que vous n’avez peut-être jamais vraiment conscientisées.

Revenir à soi avec sincérité, c’est ce qui permet de comprendre comment on se déploie dans les différents domaines de sa vie, et de mettre en lumière ce qui est vraiment important pour soi.

C’est là, dans la connaissance de soi, qu’on trouve la clé. Pas pour entrer dans une case, mais pour choisir comment on veut occuper l’espace.
Peut-être qu’au final, être boulanger… c’est pas si mal.
Mais on peut être boulanger, et bien plus encore.