Et si tout ce qu’on cherchait, c’était un peu de douceur ?
Il y a quelques jours, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux. Elle montrait à quel point certaines personnes se confient à ChatGPT pour leur santé mentale. En commentaire, une chose revient : « Oui, ça fait du bien. Oui, ça apaise. »
Et j’ai eu envie d’ouvrir une réflexion, sans jugement, sans sarcasme, juste avec beaucoup de douceur et de cœur : « qu’est-ce que cela vient nous dire, à nous, êtres humains d’aujourd’hui ? »
Parce que, dans le fond, ce que cela raconte peut-être, c’est notre immense besoin de réconfort. D’écoute. De validation. De mots tendres. De présence, même numérique. De quelqu’un, ou de quelque chose, qui ne juge pas. Qui nous répond avec calme et neutralité. Qui nous soutien, et nous valorise.
Et ça, ce n’est pas rien. C’est même énorme.
Le besoin de se sentir aimé, entendu, vu
On pourrait le balayer d’un revers de main en disant : « Ce n’est qu’un robot. »
Mais je crois que c’est justement là que se loge une part du problème. On en arrive à chercher dans une intelligence artificielle ce que l’on ne trouve plus assez dans nos relations humaines.
On se sent parfois jugé. Critiqué. Exposé. On a peur d’être “trop”. Trop fragile. Trop intense. Trop sensible. Trop dur. Trop…
Alors on se tourne vers quelque chose de doux, de disponible à toute heure, qui ne nous renvoie pas notre malaise, notre langage corporel, notre voix tremblante. Quelque chose qui ne voit pas nos silences, ni nos regards qui fuient. Et parfois, c’est plus simple comme ça.
Et pourtant, le non-verbal… C’est justement ce qui nous relie profondément. C’est l’intonation. C’est l’énergie qu’on dégage. C’est l’émotion silencieuse. Et cela, l’IA ne peut pas (encore ?) le ressentir. Il y a là un lien manquant. Un écho absent. Un cœur qui ne bat pas, un cœur froid.
Solitude, anxiété, méfiance
On parle souvent aujourd’hui d’une société anxieuse, surchargée, connectée mais déconnectée.
On parle de “personnes toxiques”, de “relations à fuir”, de “pervers narcissiques”. Et cette vulgarisation de la psychologie, pourtant nécessaire à certains égards, a parfois aussi semé la peur dans nos rapports aux autres.
Alors, des fois, on se protège. On évite. On coupe court. On anticipe la trahison. On se méfie. Et le lien s’amenuise.
On perd la spontanéité. On perd la capacité de construire des relations lentes, imparfaites, humaines. On cherche le lien sûr, immédiat, sans risque.
Un refuge numérique
Alors bien sûr, cela ne veut pas dire que c’est mal de se confier à une IA. Au contraire. Cela montre surtout à quel point il y a un vide. Un besoin urgent. Vital. D’être écouté. D’être pris dans une forme de tendresse, même virtuelle.
Et si, ce qui nous manquait c’était plutôt, cette main posée. Cette voix tremblante qui dit “je suis là.”
ChatGPT peut faire du bien, et parfois plus que certaines personnes autour de nous ! Il peut réconforter, redonner de l’estime, rassurer. Et cela mérite d’être reconnu.
Mais pour ceux et celles qui sentent en eux des blessures plus profondes, des traumas à explorer, des mécanismes à comprendre… il reste essentiel de ne pas s’arrêter à une réponse générée. Parce que la vraie transformation intérieure passe par une rencontre, par du vivant. Et là, un psy, un thérapeute, un ami attentif, un proche bienveillant, un référent, peuvent faire toute la différence, en dépassant la peur de déranger.
Et maintenant, que fait-on de tout ça ?
Peut-être qu’il est temps de se poser une question simple, mais essentielle :
Comment peut-on se redonner de la chaleur ?
Pas seulement en ligne, mais dans nos relations concrètes. Comment réapprendre à écouter sans juger ? À dire des mots doux sans ironie ? À faire confiance sans toujours craindre d’être trahi ?
Peut-être que tout commence par ça : cultiver une douceur simple. Un regard plus tendre sur l’autre. Et sur soi-même.
Parce que, oui, parfois on a juste besoin d’entendre une voix (même robotique) nous dire : “Tu vas t’en sortir.” Et ça, ça peut suffire à tenir debout une journée de plus.
Mais pour marcher plus loin, pour guérir, pour vibrer à nouveau… il nous faudra peut-être retrouver le chemin du lien vivant.
Et ce chemin-là, on ne le trace pas seul.
Courage à tous !